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La chasse au bonheur – Joie de vivre

February 21, 2012 par bonheur Pas de commentaire »

L’HOMME a été créé pour être heureux. L’amour de la plaisanterie, de l’amusement, des joies qui durent, est très fort en tout homme normal.

Si l’on demandait à chacun ce qu’il désire le plus ardemment, la réponse certaine serait : la santé, la fortune et le bonheur. Et si chaque être humain devait exprimer son vœu le plus cher, ce serait sans contredit le bonheur.

Tout homme recherche le bonheur, sans même qu’il s’en doute.

Tous, nous cherchons à améliorer nos conditions de vie, à rendre notre existence plus agréable. Tous, nous cherchons à échapper au travail trop dur, à la vie trop laborieuse et trop difficile.

Et cependant, quoique le genre humain soit parti à la chasse du bonheur, dès les commencements de l’histoire, combien peu l’ont trouvé, ou ont seule­ment l’idée de ce qu’il est !

Qu’il ne soit pas où on le cherche, c’est l’expérience de tous ceux qui se sont mis à sa poursuite. Ce n’est pas ainsi qu’on peut l’atteindre.

Il est le produit d’une action continue, et non le résultat d’une chasse à courre.
Le vrai bonheur est si simple que la majorité des gens ne le reconnaissent pas. Il dérive de la chose la plus simple, la plus paisible, la moins prétentieuse du monde.

Le bonheur ne peut cohabiter avec l’égoïsme, la paresse et la discorde. Il est l’ami de l’harmonie, de la vérité, de la beauté, de l’affection, de la simpli­cité.

Des multitudes d’hommes ont fait fortune, mais ont perdu la faculté de jouir du fruit de leurs efforts. Combien souvent nous entendons faire cette remar­que :

« Il a de l’argent, mais il ne sait pas en jouir. »

« Quelques personnes se donnent beaucoup de peine pour arriver au bonheur, et leurs efforts échouent misérablement.. Le bonheur est toujours où on ne le cherche pas. »

Celui qui recherche égoïstement le bonheur ne goûtera jamais la satisfaction intime qui provient d’une bonne action. Le bonheur fuit toujours le chercheur égoïste, car l’égoïsme et le bonheur ne peuvent vivre ensemble.
Ceux qui savent le mieux s’oublier eux-mêmes sont ceux qui savent le mieux apprécier les joies de la vie. L’habitude de découvrir le bon côté de chaque situation aide merveilleusement à trouver le bonheur.

Mais beaucoup de gens sont incapables de goûter le vrai bonheur, parce qu’ils ne font cas que de ce qui contribue à leur propre confort, à leurs plaisirs ou à la satisfaction de leurs besoins.

Les personnes qui pensent toujours à elles-mêmes, qui essayent constamment de trouver ce qui pourra les rendre heureuses ou contribuer à la réalisation de leurs désirs égoïstes, sont toujours désappointées. Le bonheur est né frère jumeau du bonheur d’autrui, bien-être, la satisfaction d’un autre, qui trouvé son propre bonheur.

Celui qui s’imagine trouver le bonheur en consa­crant les meilleures années de sa vie à gagner de l’argent, tout en sacrifiant son foyer, ses amitiés, son propre perfectionnement, et tout ce qui a réellement de la valeur, se prépare de cruelles désil­lusions.

Lorsqu’un homme a transformé son habileté, ses énergies en pièces d’or, lorsqu’il a négligé de cultiver les facultés qui seules l’auraient rendu capable d’apprécier le vrai bonheur, il ne peut plus faire revivre les cellules de son cerveau qu’il a laissées s’atrophier. Il ne peut plus s’affranchir des habitudes de toute une vie, même lorsqu’il s’est retiré des affaires.

Si vous n’avez pas conservé votre faculté d’appré­cier tout ce qui est beau, bon et vrai, vous découvrirez avec surprise que vous l’avez perdue, tout comme Darwin fut surpris, dans l’âge mûr, de découvrir qu’il avait perdu la faculté d’apprécier Shakespeare et la musique.

Beaucoup d’hommes poursuivent les moyens de jouir, au prix de la faculté de jouir. Ils tuent leur capacité d’apprécier le bonheur, tout en cherchant les moyens de se le procurer.

Le criminel lui-même s’imagine que son crime améliorera sa condition, que le vol l’enrichira, ou qu’il sera plus heureux lorsqu’il se sera débarrassé de l’ennemi qui lui barre la route du bonheur.

Aucun homme ne peut être heureux lorsqu’il est forcé de mépriser ses propres actions, quand il a la conscience du tort qu’il fait, soit en intention, soit en actes.

Aucun homme ne peut être heureux quand il entretient des pensées de vengeance, de jalousie, d’envie ou de haine. Il faut avoir une conscience nette et un cœur pur pour être heureux.

Lorsqu’on a le sentiment d’avoir bien agi, on peut être heureux, même dans les circonstances les plus adverses. Si on ne l’a pas, on peut être misérable dans les condi­tions d’existence les plus favorables.

Fouquier-Tinville, l’accusateur qui, sous le règne de la Terreur, faisait partie du Comité révolutionnaire en France, se vantait d’éprouver un grand plaisir à surveiller l’exécution des braves, des jeunes, des nobles, des vieillards.

On raconte que l’acquittement d’un prisonnier rendait Fouquier-Tinville très mal heureux, et sa condamnation très heureux.

Il trouvait un soulagement à ses fatigues en surveillant ces exécutions. « Ce spectacle, disait-il, me fait plaisir. »

Un homme peut trouver son plaisir dans ce qui l’avilit, et le rend honteux et dégoûté de lui-même le lendemain.

Un autre trouve le sien à aider les mal­heureux.
« Quelle belle journée nous avons passée ! » ou « Quelle journée agréable nous avons eue ! »

Voilà les remarques que l’on entend souvent de personnes qui reviennent d’une partie de plaisir. Des gens de toutes sortes poussent ces exclamations, mais cela ne signifie pas grand’chose, car elles n’indiquent pas le genre de plaisir qui a été goûté.

Nous ne nous rendons pas toujours compte des mobiles qui nous font agir, mais tous nous cherchons | nous procurer un peu plus de confort, une position un peu meilleure, un peu plus de bonheur.
Le vrai bonheur, toutefois, ne consiste pas dans | l’excitation du système nerveux.

Il ne provient pas du manger, du boire, de la vue ou de l’ouïe.

II ne consiste pas dans la satisfaction des désirs, ou dans la possession. Le vrai bonheur naît d’un noble effort, d’une vie utile! On le trouve un peu ici, un peu là, dans un mot aimable, une action généreuse, une aide bienveillante.

Nous le goûtons dans toute pensée juste, dans toute parole aimable et dans toute action bonne ; on ne peut le trouver ailleurs. Comme on l’a dit, le bonheur est une mosaïque composée de .très petites pierres.

Chacune d’elles prise séparé­ment a peu de valeur, mais, réunies, elles forment un précieux joyau.

Souvenez-vous, vous qui vous lancez à la chasse du bonheur, que, où que ce soit que vous alliez le – chercher, vous ne trouverez que celui que vous portez en vous. Votre bonheur ne sera jamais en dehors de vous-même, et c’est vous qui en fixerez les limites. Elles dépendent de votre capacité de jouir.

« Nous ne trouverons rien dans le monde que nous ne trouvions d’abord en nous-mêmes. » Le bonheur est la plus haute expression de ce qu’il y a de meilleur en nous.

Il est l’enfant de l’effort honnête.

En dépit de la philosophie de la Bible, qui nous enseigne que le royaume des cieux est au-dedans de nous, la grande majorité des hommes ont tou­jours cherché ce royaume en dehors d’eux-mê­mes.

Ils emploient leur vie à essayer de le trou­ver dans les choses matérielles, dans la fortune, la propriété, la nourriture, la boisson, dans le vêtement et les plaisirs.

En d’autres termes, ils essayent de saisir le royaume des cieux avec leurs cinq sens, qui excitent leurs nerfs ; c’est-à-dire qu’ils recherchent un Dieu extérieur,

Partout, nous rencontrons des gens qui flattent les forts, méprisent les faibles, et essayent de recevoir des autres ce qu’ils jugent nécessaire à leur bonheur.

Le malheur est que nous cherchons le bonheur dans les choses qui passent, dans la satisfaction de nos désira, dans les plaisirs matériels. Le bonheur consiste à donner, à agir, et non à recevoir, à accaparer.

Accumuler ne vous rendra jamais heureux. Ce que l’homme est, et non ce qu’il possède, voilà ce qui le rend heureux ou misérable.

Le cœur humain est toujours altéré. S’il a soif de recevoir, il est malheureux ; s’il a soif de donner, il est heureux. Le vrai bonheur a toujours la saveur . d’une souffrance vaincue.

Le bonheur est la récompense des services rendus aux autres, de l’effort héroïque que nous faisons pour essayer de faire notre part dans ce monde, de remplir notre devoir.

Il faut que nous ayons la volonté d’aider, de rendre ce monde un peu meilleur par nos efforts.

De petites attentions, des paroles aimables, de légers services rendus en passant, des devoirs fidèle­ment remplis, du dévouement, de l’amitié, de l’amour témoignés, tout cela paraît peu de chose, et cependant c’est ce qui nous conduit au bonheur.

En dehors de toutes nos différences de races ou de religions, il y a une unité d’origine et de vie qui, si nous en étions conscients, ferait disparaître toutes ces différences. Nous comprendrions que nous sommes tous enfants du même Dieu, que nous avons tous la même origine, et nous pratiquerions la fraternité universelle.

«J’en suis venu à considérer la vie, dit William Dean Howells, non comme la poursuite d’un bonheur personnel impossible, mais comme un désir ardent de poursuivre le bonheur de la famille humaine tout entière.

Il n’y a pas d’autre manière d’atteindre le bonheur. »

 

L’art de vivre – La joie de vivre

February 17, 2012 par bonheur Pas de commentaire »

Celui qui est son propre roi jouit de se gouverner lui-même, et n’envie rien aux monarques de la terre.
~ Sir Thomas Brown

N’EST-IL pas étrange que nous, qui devrions pratiquer avec succès l’art de vivre, nous ne soyons pas même, au moins la plupart d’entre nous, des dilettantes dans cet art qui est cependant le premier des arts ?

Nous n’apprenons jamais à bien vivre. Nous devenons des spécialistes dans notre profession ou nos affaires, mais dans l’art de vivre, duquel dépend cependant notre bonheur ou notre malheur, nous ne devenons jamais experts.

Nous ne savons presque rien de l’organisme humain, qui renferme le secret de notre succès et de notre bonheur. Nous lui accordons beaucoup moins d’attention qu’au méca­nisme de notre profession.

L’organisme humain est le seul médium par lequel l’âme et l’esprit communiquent avec le monde matériel, et ce merveilleux mécanisme, ce magnifique, devrait être maintenu dans les meilleures condition, car tout ce qui lui nuit, nuit à l’expression de l’âme.

Le système d’éducation qui règne actuellement nous apprend tout, excepté ce qui nous serait le plus nécessaire : l’art de vivre.

Les écoles et les collèges nous enseignent une quantité de choses qui ne nous serviront jamais directement dans la vie pratique, mais ils effleurent à peine l’étude de notre merveilleux organisme humain, et plus d’un gradué d’université peut à peine décrire la situation et les fonctions des organes vitaux dont dépendent notre vie et notre bien-être.

Très fort en langues anciennes, en histoire, en philosophie, en sociologie, il sait très peu de choses sur ce qui lui est cependant plus important à connaître que toutes les sciences du monde, son propre organisme et la manière de le traiter.

L’art de vivre est plus important que toute autre chose, et cependant l’homme traverse la vie ignorant de la structure de son corps, qui est bien plus délicat et réclame des soins bien plus attentifs que la plus délicate des machines.
Que penseriez-vous d’un homme qui achèterait la meilleure et la plus compliquée des automobiles du monde, et qui la confierait à un individu n’ayant aucune notion de sa construction, afin qu’il lui serve de chauffeur dans un grand voyage qu’il entrepren­drait avec toute sa famille ?

Pour qu’un chauffeur devienne expérimenté, il faut qu’il apprenne à démonter l’automobile, à en connaître toutes les parties et leur fonctionnement, car de précieuses vies dépendront de son savoir, de son habileté et de son expérience.
Mais que connaissent la majorité des gens de cette merveilleuse machine humaine, si admirablement ajustée, que chacune des innombrables cellules qui la composent est modifiée par chaque pensée ou chaque mouvement de l’esprit ?
Un professionnel de la vie ne compromettrait pas le fonctionnement journalier de la machine humaine, comme la plupart d’entre nous le font, en mangeant trop ou pas assez, ou en n’ayant pas de régularité dans sa manière de vivre. Il ne voudrait pas se rendre malade pendant des jours en maltraitant les délicates cellules nerveuses de son cerveau, en se livrant à la colère, à la haine, à la jalousie, à la crainte ou au souci. Il protégerait, au contraire, cet organisme sensible et délicat contre la multitude de ses ennemis physiques ou mentaux.

Quel dommage que la plupart des humains ne connaissent pas la science qui leur apprendrait à faire mouvoir la machine humaine avec le moins de frottements possible, le secret de faire concourir 1 envi­ronnement à son bien, de transformer en matériaux de vie toutes les circonstances de l’existence, tout comme Michel-Ange faisait concourir toutes ses expé­riences à la réalisation de ses chefs-d’œuvre.

La meilleure des locomotives est capable de transformer en force impulsive environ le 20 % de l’énergie contenue dans le charbon qui la chauffe, tandis que la machine humaine, dans son meilleur état, n’est pas encore capable de transformer en force impulsive le plus faible pourcentage de l’énergie ou de l’intelligence humaines.

Sous une direction scientifique, la machine humaine deviendrait capable de produire des forces merveilleuses, de l’harmonie, un perpétuel bonheur-
Mais qui a jamais entendu parler d’un maître expert dans l’art de vivre ? Nous, maltraitons si bien notre organisme, qu’il est, la plupart du temps, incapable de produire le minimum de ce qu’il pourrait donner. Bien des hommes, passés maîtres dans le gouverne­ment de leurs affaires, font de leur vie un véritable fiasco.

Combien peu de personnes sont véritablement heu­reuses ! Cependant, chaque être humain essaye d’atteindre le bonheur après lequel il soupire, mais il ne réussit qu’à produire le désaccord au lieu de l’harmonie, parce que son organisme est détraqué, et qu’il ne sait comment rétablir l’ordre, ou parce qu’il ne veut pas payer le prix que réclame l’effort scientifique, persévérant, qui le rendrait expert dans l’art de diriger la machine humaine.
Que de peines nous endurons, quelles humiliations, quels embarras, simplement parce que les rouages de notre machine ne sont pas ajustés scientifiquement !

Pensez à la somme de souffrances que nous pro­murent nos nerfs fatigués, dont nous avons abusé, et qui empêchent notre organisme de fonctionner sans frottements, détruisant ainsi l’harmonie de notre être. Nous n’avions pas l’intention de faire de la peine à ceux que nous aimons en étant irritables, impatients ; nous ne voulions pas détruire la paix de notre foyer par notre humeur désagréable.

Nous ne désirions pas insulter nos employés, comme nous l’avons fait dans notre irritation, mais tout ceci est arrivé parce que notre machine n’était pas en ordre. Les cellules du cerveau et des nerfs étaient empoi­sonnées par la fatigue, par les débris résultant de la fatigue du jour précédent. Notre délicat système nerveux a produit la discorde, alors qu’il est fait pour produire l’harmonie, simplement parce qu’il ne pouvait fonctionner doucement, n’ayant pas été rafraîchi et renouvelé par une bonne nuit de repos.

L’inquiétude, le souci, une nourriture trop copieuse, l’abus des stimulants, la dissipation, la violation de quelque loi naturelle, sont les auteurs responsables de tout ceci.

Il n’y a rien de plus humiliant, pour un homme, que de perdre ainsi tout contrôle sur lui-même, de cons­tater que sa machine s’emballe et cause toutes espèces de dommages, sans que lui, le chauffeur, puisse l’arrêter.
Une des choses les plus humiliantes est le triste spectacle qu’offre celui qui, par la colère, a perdu tout empire sur lui-même.

Lorsqu’il ne peut plus commander à son cerveau, il révèle la brute qui est en lui ; il expose à tous les regards les vilains traits de son caractère, ceux qu’il cache soigneusement à ses amis. Tout vient à la lumière, et s’offre à la critique de ceux dont il recherche l’estime.
Vous qui dites que vous ne pouvez maîtriser votre tempérament, que l’explosion se produit avant que vous ayez eu le tempe d’y penser, avez-vous jamais réfléchi que votre cerveau n’est pas vous, qu’il est absolument sous votre contrôle, que la grande machine humaine est Soumise à l’esprit, que vous pouvez surveiller chacune de vos pensées, et rester maître de chacune de vos émotions par une éducation appropriée, de telle sorte que votre machine ne s’emballe jamais ? Vous êtes l’être qui dirige le cerveau.

Avez-vous jamais réfléchi que, devant certaines personnes, vous n’oseriez pas vous mettre en colère, quelque grande que soit la provocation ?

Tout homme connaît quelque femme ou a quelque ami devant lesquels il ne voudrait pour rien au monde perdre la maîtrise de lui-même. Et ce même homme ne se gênera pas de se fâcher devant un employé qu’il considère comme un rouage, et auquel il ne se sent pas astreint de témoigner du respect ou de la considé­ration. Ceci ne prouve-t-il pas que nous pouvons nous maîtriser beaucoup plus que nous ne le croyons possible ? Les personnes les plus colériques ne montrent aucune impatience, quelque envie qu’elles en aient, lorsqu’elles assistent à une réception ou à un dîner. Elles n’en auraient pas même l’idée.

Si nous respections, comme nous le devrions, tous ceux avec qui nous vivons, même les êtres les plus humbles, nous n’aurions plus aucune peine à nous dominer.
La majorité des gens gardent dans leur esprit et dans leur cœur des rancunes, des antipathies, des jalousies qui, pour n’être pas toujours manifestées extérieurement, n’en empoisonnent pas moins leur vie intérieure.
Pensez à la révolution qui s’accomplirait dans nos vies, si seulement nous prenions garde au son de notre voix !

Vous pouvez dire à un chien des mots agréables avec un ton qui l’effrayera ou le rendra malheureux pendant des heures. D’autre part, vous pouvez lui dire des injures d’une voix douce qui lui fera remuer la queue en signe de contentement.

Notre langage et nos manières font le bonheur ou le malheur de ceux qui nous entourent. Jetez un os à un chien, il s’en emparera et se sauvera en l’empor­tant, la queue entre les jambes, sans manifester la moindre gratitude ; mais appelez-le gentiment et laissez-lui prendre l’os dans votre main, en lui parlant d’une voix douce, et il vous manifestera de la reconnaissance.

Bien des frottements, dans la vie, sont dus à notre ton. Notre voix exprime nos sentiments, notre attitude envers les autres.

Une voix discordante est fatigante. Le simple fait de baisser la voix lorsque vous sentez que la colère fait courir le sang dans vos veines, calmera votre emportement. Nous savons comment des enfants colériques peuvent arriver à un état de rage indescriptible en se mettant à crier quand tout ne va pas comme ils l’entendent. Plus ils crient, plus ils s’excitent, jusqu’à ce qu’ils provoquent par­fois une violente crise de nerfs. Leur ton fâché excite leur colère, tandis que s’ils adoucissaient leur voix, leur emportement cesserait.

Que de malheurs pourraient être évités au foyer, si tous les membres de la famille pouvaient prendre la résolution de ne jamais élever la voix, si les maris, enclins à trouver leur femme en faute, savaient retrouver la douce voix avec laquelle ils lui parlaient lorsqu’ils désiraient obtenir sa main, s’ils adoptaient, une fois mariés, les mêmes procédés dont ils usaient pendant le temps de leurs fiançailles !

Le ton sarcastique, tranchant, hargneux, discor­dant de la voix est, dans une grande mesure, respon­sable du malheur, non seulement au foyer, mais aussi dans le monde des affaires et dans la société en général.
Les natures faibles, qui s’impatientent et se laissent désarçonner par des choses sans importance, montrent qu’elles sont incapables de dominer la situation et de maintenir l’harmonie. Leurs manières irritées indiquent qu’elles manquent d’harmonie intérieure, et ne peuvent par conséquent pas être en harmonie avec leur entourage ; elles sont les victimes de leur humeur ; elles en souffrent, et font souffrir les autres. Les personnes qui perdent facilement leur égalité
d’humeur, qui se mettent en colère à la moindre provocation, ne se rendent pas compte qu’en agissant ainsi, elles influent d’une façon néfaste sur la délicate structure de leur cerveau, et qu’elles devienront incapables de se maîtriser, qu’elles perdront tout empire sur elles-mêmes, au point de faire explosion automatiquement.
B n’y a pas de spectacle plus humiliant que l’exhibition des sentiments vils, méprisables et brutaux d’un homme en colère. Dans un semblable moment, la Raison est enchaînée, la Sagesse cache sa tête, honteuse, le Bon Sens et le Jugement des­cendent du trône, la bête s’installe à leur place, et l’Anarchie règne dans le royaume mental.
Lorsque vous vous êtes ainsi livré à la colère, vous sentez que quelque chose de précieux a été détruit dans votre vie. Votre propre estime, votre dignité ressortent amoindris de la conflagra­tion
On plaça un jour, devant un enfant livré à un accès de rage, un miroir .dans lequel il vit son visage ; il fut si honteux et si peiné du spectacle qui lui était offert, qu’il cessa de crier. Si les adultes pouvaient aussi se voir lorsque la colère les emporte, s’ils pouvaient constater les ravages qui se font à l’inté­rieur de leur cerveau et dans leur système nerveux, s’ils se rendaient compte de l’expression de leurs yeux, ils ne pourraient pas supporter cette vue.
La conscience de votre responsabilité dans la direc­tion de votre corps peut vous aider puissamment à vous maîtriser.
Nul ne peut être vraiment heureux avant d’être maître de son humeur, avant d’avoir appris à gouver­ner sa machine, à l’entretenir, mentalement et physiquement, dans de bonnes conditions. Tout dépend de cela.

Sans doute, une machine compliquée peut faire des choses remarquables, même lorsqu’elle n’est pas tenue en parfait état ; mais cette même machine ferait des merveilles et durerait bien plus longtemps, si elle était bien soignée et bien entretenue.

Une montre ne prouve pas sa bienfacture par un excellent balancier ou par un bon ressort. Sa perfec­tion ne dépend pas de l’une quelconque de ses parties, mais elle est le résultat de l’accord parfait qui règne entre toutes, de l’ajustement et des rapports exacts établis entre ses roues, leurs supporte, les ressorts, etc. Une montre qui serait parfaite, à l’exception d’une de ses plus petites roues, ne servi­rait à rien, et tout l’ouvrage du fabricant serait annulé. Non seulement, chacune de ses parties doit être parfaitement établie, mais toutes ensemble doivent former un tout parfait.

La santé est au corps ce que la bienfacture est à la montre. Elle consiste dans l’harmonieuse relation entre toutes les parties du corps ; la plus légère Imperfection, dans n’importe quel organe, jette le trouble dans tout l’organisme. Des poumons bien développés, des muscles solides, un foie en bon état, ne constituent pas nécessairement la santé. Une santé parfaite est le résultat de l’harmonie entre tous les organes du corps.

De même, la santé morale résulte de l’harmonie entre toutes les facultés morales. La force et le bon­heur proviennent du développement harmonieux et symétrique de la machine humaine, ainsi que de la maîtrise exercée sur elle.

 

Vivons dans le moment présent – Comment découvrir le secret du bonheur – La joie de vivre

November 9, 2011 par bonheur Pas de commentaire »

Heureux est l’homme qui sait faire sien le moment présent et qui peut se dire : Quoi qu’il arrive demain, j’ai vécu aujourd’hui
~ DrydEn.

Si quelque habitant d’une autre planète pouvait venir visiter la nôtre, il penserait sans doute, en considérant ses habitants, que ceux-ci sont tous en route pour une destination éloignée, et que ce qu’ils appellent la vie n’est qu’une courte halte, un séjour temporaire dans leur propre pays.

Ce visiteur trouverait bien peu de personnes sachant vivre dans le moment présent. La plupart des hommes ont leurs regards fixés sur l’avenir, et pensent qu’ils n’auront vraiment le temps de vivre et de jouir de la vie que lorsque leurs affaires seront meilleures, leur fortune faite, lorsqu’ils auront pu acquérir certaines choses qu’ils considèrent comme nécessaires à leur bonheur, ou se débarrasser de ce qui les gêne, en un mot, lorsque tout autour d’eux sera harmonieux et confortable. Ils ne savent jouir de rien aujourd’hui Nos yeux sont si obstinément fixés sur l’avenir, sur quelque but lointain, que nous ne savons pas voir les beautés et les joies du moment présent. Nous vivons dans l’attente de ce qui viendra plus tard, et nous perdons ainsi la faculté de jouir de ce que la vie nous offre aujourd’hui de bon et de beau. Nous vivons demain, sans nous rendre compte qu’en réalité demain ne vient jamais, puisqu’il est toujours renvoyé au lendemain.

Nous ressemblons à des enfants poursuivant un arc-en-ciel. Si nous pouvions l’atteindre, quel bonheur ! Nous perdons notre temps à construire des châteaux en l’air pour l’avenir. Nous ne croyons pas que le moment présent est celui qui vaut la peine d’être vécu, et nous nous imaginons que celui qui viendra après sera meilleur.

Aussi la plupart des hommes sont-ils mécontents, nerveux, agités et malheureux. Us ont un regard in­quiet, qui semble scruter l’horizon, et prouve qu’ils ne vivent pas dans le présent.

Beaucoup de personnes s’attardent dans le passé, et regrettent les occasions perdues et les chances qu’elles ont laissé échapper ; en faisant, elles négligent le moment présent, qui leur semble de peu de valeur ; elles n’en feront cas que lorsqu’il aura passé. Il est étonnant de constater quelles forces nous perdons à regretter le passé, et comme nous comprenons bien ce que nous aurions pu faire, lorsqu’il est trop tard. Oh ! comme nous agirions autrement si ces occasions nous étaient rendues !

Le bonheur d’une multitude de gens est compromis par le souvenir de fautes commises, ou d’expériences malheureuses faites dans le passé.

Pour être heureux, il nous faut apprendre à oublier, à enterrer tout ce qui nous rappelle de fâcheux souvenirs. Car ces souvenirs ne peuvent que nous enlever l’énergie dont nous avons besoin pour corriger nos erreurs et réparer nos bévues.

Dans une séance d’un Congrès d’agriculture, on demandait un jour, à un vieux fermier, son opinion sur la qualité du terrain nécessaire pour faire prospérer une certaine espèce de fruit. «Cela n’a pas grande importance, répondit le vieillard ; la qualité de l’homme qui cultive le terrain a plus de valeur que celle du terrain lui-même. » C’est ainsi qu’un fermier intelligent, travailleur et habile, fait ses affaires avec un terrain pauvre et stérile, tandis que celui qui ne possède pas ces qualités s’appauvrit, même sur le sol le plus riche.

Le bonheur ne dépend pas autant des circonstances extérieures que de notre état d’esprit.

Il n’est pas difficile de trouver le bonheur dans des conditions idéales ; tout le monde en est capable. Mais celui-là seul qui est bien équilibré, et sait se dominer, le fait surgir des conditions les plus désavantageuses. « Le paradis est ici et nulle part ailleurs ; vous devez avoir le bonheur en vous-même, ou vous ne le trouverez jamais. »

Le malheur est que nous attendons trop d’événe­ments extraordinaires ; nous oublions ainsi de regarder les fleurs qui se trouvent sur le chemin de la vie, et qui nous offrent pourtant leur beauté, leur parfum et une pure jouissance.

Beaucoup de personnes, qui essayent cependant de se développer dans tous les domaines, ont de la peine à voir comment elles pourraient trouver le bonheur dans leur vie humble et monotone, dans la vocation qu’elles ont choisie par nécessité ou pour faire vivre ceux qui dépendent d’elles. Ces personnes feraient bien d’étudier la vie des abeilles, qui, à chaque minute de la belle saison, savent trouver ce qui leur est nécessaire pour faire leur miel, dans des mauvaises herbes, dans des fleurs vénéneuses, dans ce qui semblerait impossible de leur fournir une nourriture saine.

Si nous parvenons à être heureux, ce sera parce que nous aurons su tirer notre bonheur de notre environ­nement, malgré ses vexations, ses soucis et ses condi­tions défavorables. Celui qui n’apprend pas, à mesure qu’il avance, à trouver son bonheur dans son travail de chaque jour, avec toutes ses épreuves, ses difficultés, ses désappointements, n’a pas su découvrir le grand secret de la vie. C’est dans le cycle des devoirs journaliers, dans les luttes et les difficultés de la vie, dans les frottements avec les autres, dans la mêlée quotidienne avec le monde agité, bruyant, intéressé, que nous devons butiner le miel de la vie, tout comme les abeilles savent tirer le suc de toutes les espèces de plantes.

Le monde entier renferme des mines de joies inexploitées. Partout où nous allons, nous rencontrons le minerai du bonheur ; apprenons à l’extraire. « Chaque chose a sa valeur, si seulement nous savons la découvrir. La moitié des joies de la vie se trouve dans les petites choses, cueillies au passage. »

Réalisez-vous parfois que vous vivez actuellement la vie qui vous semblait si pleine de promesses dans votre enfance et votre adolescence ? Retrouvez-vous, dans les jours et les semaines qui s’enfuient, les radieux rêves d’avenir, qui enchantaient votre imagination juvénile comme le mirage du désert charme le voyageur fatigué ? Vous arrêtez-vous quelquefois, pour considérer que le temps que vous essayez de tuer maintenant est celui après lequel vous avez si ardemment soupiré, et qui vous semblait alors si précieux ; que les moments qui vous pèsent si lourdement sont ceux que vous étiez décidé à ne pas laisser échapper avant qu’ils vous aient donné tout ce qu’ils renfermaient ?

Pourquoi ce qui vous semblait un paradis, quand vous le regardiez à travers les lunettes de la jeunesse, vous semble-t-il maintenant un désert aride ? Parce que votre vision est défectueuse. Vous considérez votre environnement d’un faux point de vue. Vous êtes désappointé, mécontent et malheureux, parce que vous dépensez en vains regrets le temps qui, bien employé, convertirait ce qui vous semble un désert aride en un paradis semblable à celui que vous rêviez dans votre jeune âge.

« Oui, ici, dans le moment actuel, si misérable, si méprisable, ici et nulle part ailleurs, se trouve la réalisation de ton idéal. Fais-l’en surgir ; travaille, crois, vis, et sois libre. L’idéal est en toi-même, les obstacles à sa réalisation sont aussi en toi-même ; tes conditions de vie ne sont que la matière d’où tu dois faire surgir ton idéal. Peu importe que cette matière soit fine ou grossière, si la forme que tu lui donneras est héroïque, poétique ! Oh ! toi qui te sens ligoté par le moment présent, et qui réclames avec amertume aux dieux un royaume où tu pourrais régner, apprends cette vérité : ce que tu cherches est déjà près de toi, ici et nulle part ailleurs, si seulement tu peux t’en rendre compte ! »

Vous vous imaginez que lorsque vous atteindrez le pays fertile de l’avenir, les fruits tomberont mûrs dans votre giron, sans que vous ayez ensemencé ou arrosé le sol. Vous rêvez de moissonner où vous n’avez pas semé. Vous regardez toujours à l’avenir, poursuivant un mirage. Vous vous éveillerez un jour, et vous découvrirez, peut-être trop tard, qu’il n’y a rien à récolter dans l’âge mûr, pour celui qui n’a pas semé dans sa jeunesse.

Nous ne pouvons pas affranchir notre vie du temps. Pourquoi sommes-nous si insouciants, si prompts à perdre du temps, tout spécialement dans la jeunesse, alors que nous tenons cependant tant à la vie ? En gaspillant le temps, du môme coup nous perdons notre vie ; en l’employant bien, nous enrichissons notre existence.

Combien peu de personnes savent voir le rapport qui existe entre le temps et la vie ! On croit pouvoir gaspiller le temps en toutes espèces de folies et de dissipations, sans nuire à la vie ; mais les deux sont inséparables. Souvenez-vous que, lorsque vous négligez une heure ou une soirée, ou, ce qui est pire encore, lorsque vous les dépensez dans des plaisirs qui démoralisent, affaiblissent le caractère et créent des habitudes vicieuses, vous détruisez une portion de votre vie. Lorsque vous aurez atteint la vieillesse, vous regretterez amèrement le tempe précieux que vous aurez ainsi gaspillé.

Il n’y a qu’une manière de vivre réellement : c’est de commencer chaque journée avec la ferme résolution d’en tirer le meilleur parti possible, de ne rien négliger de ce qui peut la rendre bonne et fructueuse. Peu importe ce qui arrivera ou n’arrivera pas, soyez résolu à retirer de chacune des expériences de la journée quelque chose de bon, quelque chose qui vous rendra plus sage, et vous enseignera à commettre moins d’erreurs le lendemain. Dites-vous : « Aujour­d’hui, je commence une nouvelle vie. J’oublierai tout « ce qui, dans le passé, m’a causé de la peine, du chagrin ou de la honte. »

J’ai connu une mère qui, lorsque la mort lui eut enlevé ses enfants, son mari et presque toute sa famille, demandait chaque jour que la mort vînt la délivrer de ses affreuses souffrances. Mais au bout de quelques années, on la vit de nouveau sereine et heureuse ; elle s’était consolée en aidant les autres. Le monde ne lui semblait plus si noir, et la vie n’était plus pour elle une cruelle énigme. Trop de gens avaient besoin d’être aidés et encouragés.

La nature est miséricordieuse envers nous. Elle est un bon docteur ; elle met le « baume de Galaad » sur nos blessures, et guérit nos maladies mentales d’une façon merveilleuse. Si la nature n’avait pas ce pouvoir guérisseur, le monde aurait un aspect lugubre, car bien peu d’entre nous n’ont pas connu les souffrances causées par la mort d’êtres aimés.

Prenez, chaque matin, la résolution de tirer le meilleur parti de ce jour-là, non pas de quelque autre jour alors que vous vous porterez mieux, que vous aurez une famille, ou que vos enfants seront élevés, ou que vous aurez- surmonté toutes vos difficultés. Vous ne les surmonterez jamais toutes. Vous ne pourrez jamais éliminer toutes les choses qui vous ennuient, vous troublent, et créent des frottements dans votre vie. Vous ne serez jamais débarrassé de tous les petits ennemis de votre bonheur, des mille et un désagréments de l’existence, mais vous pourrez tirer, le meilleur parti des choses telles qu’elles sont.

Ce qui fait que nos vies sont si mesquines et si peu productives, c’est que nous ne vivons pas dans le moment présent ; nous ne concentrons pas nos énergies, nos ambitions, notre attention, notre enthousiasme sur le moment actuel.

Soyez fermement résolu à jouir du jour d’aujourd’hui, et ne permettez pas aux soucis et aux appréhen­sions du lendemain de venir vous dérober ce qui voua appartient aujourd’hui : votre droit inaliénable est d’être heureux aujourd’hui.

Ayez un dialogue intime avec vous-même chaque matin, et dites-vous : « Peu importe ce qui m’arrivera ou ne m’arrivera pas aujourd’hui, il y a une chose dont je suis sûr :_c’est que je veux tirer le meilleur parti de cette journée. Je ne permettrai pas que quoi que ce soit vienne me dérober mon bonheur ; j’ai le droit de vivre vraiment pendant cette journée, et non pas seu­lement d’exister.

« Peu m’importe ce qui surviendra, je ne permet­trai pas aux ennuis, aux difficultés qui pourront entraver mon chemin, de me priver de ma paix et de mon repos d’esprit. Quoi qu’il arrive, je ne veux pas être malheureux aujourd’hui. Je veux vivre et jouir complètement de ce jour. Je ne permettrai pas aux ennemis de mon bonheur de venir le ternir. Aucun des malheurs du passé, rien de ce qui m’est arrivé de désagréable ou de tragique ne pénétrera dans mon esprit. Seules, les bonnes pensées, la joie, les amis de mon bonheur, de ma paix, de mon succès, pourront trouver accès dans mon âme aujourd’hui. Je détruirai les vilains tableaux que les ennemis de mon bonheur ont suspendus aux murailles de mon esprit, et je les remplacerai par des peintures de choses qui encou­ragent, qui réjouissent, et qui augmentent l’énergie. Tout ce qui m’a entravé et m’a rendu malheureux sera exclu. Et quand le soir viendra, je pourrai dire : «J’ai vécu aujourd’hui. »

Cette orientation nouvelle, optimiste, renouvelée chaque matin, changera rapidement notre manière de concevoir la vie et accroîtra beaucoup notre énergie. Il s’agit de maîtriser notre cerveau, de for­mer de nouvelles associations de pensées, pour préparer ainsi la voie à une nouvelle conception du bonheur.

Pourquoi nous rendrions-nous misérables en vivant dans le passé, en nous attardant à considérer nos erreurs, à regretter les occasions perdues, ou à compter nos malheurs ? .

Je n’ai jamais vu personne accomplir quelque chose d’utile ou de bon en se lamentant sur soi-même, en se condamnant pour ses fautes ou ses erreurs, ou en déplorant les événements du passé.

Vous avez besoin de toutes vos forces pour rendre votre vie belle et utile, et vous ne pouvez certaine­ment pas concentrer votre pensée sur le moment présent, ni agir avec cette énergie qui accomplit de grandes choses, si vous vivez dans le passé.

Chaque parcelle de force que vous dépensez pour des choses qui ne peuvent être changées est de la force gaspillée en vain, et qui vous manquera pour atteindre un noble but. Peu importe ce qu’a été le passé, il doit être oublié.

Repoussez donc toutes ces pensées sombres, , menaçantes, déprimantes. Elles ne font que vous décourager, et vous empêchent d’être actif dans le présent. Chassez de votre mémoire vos erreurs de jugement ; oubliez vos expériences malencontreuses, quelque dures qu’elles puissent avoir été. Repoussez la tentation de vous appesantir sur vos fautes, et prenez la résolution de faire mieux à l’avenir.

Bien n’est plus fou, plus stupide que de ressusciter

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le squelette du passé, les tristes images, les actions honteuses, les expériences néfastes d’hier, pour gâter le travail d’aujourd’hui. Beaucoup de per­sonnes qui n’ont eu que de l’insuccès jusqu’à mainte­nant, pourraient faire des merveilles dans l’avenir, si seulement elles voulaient oublier le passé, lui fermer à jamais la porte, et recommencer leur vie.

Quelque douloureux qu’ait été votre passé, oubliez- le. S’il jette une ombre sur le présent, et vous porte à la mélancolie ou au découragement, s’il n’y a rien en lui qui puisse vous aider, raison de plus pour ne pas en garder le souvenir. Enterrez-le si profondément qu’il ne puisse ressusciter.

Une des tâches les plus stupides, les plus insensées qu’on puisse entreprendre, est d’essayer de modifier, de changer ce qui ne peut être changé.

La nature humaine possède l’étrange faculté de transporter toutes les bonnes choses de la vie dans une existence à venir. L’homme est immortel maintenant ; il ne sera pas immortel, il l’est. Si nous possédons la nature divine, cette nature est parfaite maintenant, et si nous voulions seulement en réclamer tous les privilèges comme nous appartenant, au lieu de croire que nous les acquerrons dans l’avenir, nous pro­gresserions rapidement.

Nous devons cueillir le bonheur le long du chemin, sinon nous le perdrons. Lorsque les enfants d’Israël traversaient le désert, ils étaient nourris chaque matin de manne fraîche. Ceux d’entre eux qui n’eurent pas assez de foi pour croire que le Seigneur les nourrirait chaque jour, essayèrent de faire des provisions, mais la manne se gâta. Ceci fut une leçon pour eux. Ils ne devaient pas pourvoir à leur nourriture du lendemain, mais se confier dans le Dispensateur de tout bien, et croire qu’il les nourrirait chaque jour. Notre bonheur ressemble à la manne. Nous devons le récolter à nouveau chacun des jours de notre vie.

Partout, nous rencontrons des gens qui essayent d’amasser du bonheur pour l’avenir. Mais ils ont la ‘ surprise de voir qu’ils ne peuvent le conserver, qu’il doit être employé à mesure. Nous devons jouir du bonheur comme d’une fleur fraîchement cueillie.

Beaucoup de choses, telles que les généreuses impulsions, sont bonnes pour le jour présent, et ne vaudront rien le lendemain. Combien de personnes négligent de témoigner leur bienveillance ou leur amour jusqu’à ce que la personne qui devait en être l’objet soit au delà de leur atteinte ! Elles cherchent alors à réparer le passé en versant des larmes à son enterrement, ou en couvrant son cercueil de fleurs.

Aujourd’hui est le jour de dire le mot aimable que nous avons sur les lèvres, d’obéir à la généreuse impulsion qui étreint notre cœur. Telle personne qui hante votre esprit, et que vous vous promettez d’aider, a besoin de votre aide maintenant. Outre ses propres soucis et ses propres devoirs, le lendemain aura tous ceux que nous avons négligés la veille, et ses ressources ne seront pas plus grandes que celles du jour d’hier qui a passé.

Qu’est-ce qui vous fait croire que demain vous accomplirez des choses étonnantes, alors qu’aujour­d’hui vous perdez votre temps à des choses inutiles ? Pourquoi aujourd’hui vous semble-t-il si prosaïque, et demain si poétique, si plein de promesses ?

Quelle raison avez-vous de croire que vous serez heureux, harmonieux, désintéressé et charitable dans l’avenir, alors que vous êtes aujourd’hui irritable,

égoïste, méchant et malheureux ! Comment se fait-il que vous espériez avoir le temps, demain, d’écrire des lettres à vos amis et à ceux que vous savez tristes et découragés, de travailler à votre propre développe­ment, d’enrichir votre esprit, quand vous ne savez pas trouver le temps de le faire aujourd’hui ?

Qu’y a-t-il dans le lendemain qui puisse opérer magiquement Un tel progrès sur aujourd’hui ? Qu’est-ce qui vous fait croire que vous serez généreux demain, alors que vous êtes aujourd’hui si avare ? Pourquoi renvoyer à la semaine prochaine ou au mois suivant de chercher dans votre demeure toutes les choses qui vous sont inutiles, pour les distribuer ? Vous ne l’avez pas fait dans le passé, pourquoi vous tromper vous-même en croyant que vous le ferez dans l’avenir ? C’est à mesure que ces objets vous devenaient inutiles que vous auriez dû vous en défaire.

Combien de personnes, qui ne sont cependant pas avares, entassent dans leur grenier, par insouciance ou ignorance des besoins d’autrui, des objets qui pourraient faire le bonheur de tel pauvre garçon ou de telle pauvre jeune fille !

Si tel est votre cas, montez aujourd’hui dans votre grenier, visitez vos malles, et voyez aussi, dans votre intérieur, si vous ne trouvez pas des choses dont vous pourriez vous passer facilement, et qui apporteraient un peu de confort et de bonheur à d’autres moins fortunés que vous.

Passez en revue vos vêtements, et mettez de côté tous ceux que vous ne porterez plus et qui consti­tueraient une vraie garde-robe pour quelque pauvre jeune fille sans emploi, ou chargée de parents qu’elle doit entretenir, et qui ne peut acheter l’étoffe nécessaire pour se vêtir convenablement. Ne gardez pas ce» habits jusqu’à ce qu’ils deviennent inutilisables, sous le fallacieux prétexte que vous pourriez vous en servir plus tard. Utilisez-les aujourd’hui, et faites-en des messagers de votre bienveillance et de votre amour pour les autres.

Ne soyez pas égoïste, au moins en ce qui concerne les choses dont vous pouvez vous passer. Vous aug­menterez votre bonheur et votre satisfaction en les donnant, beaucoup plus qu’en les conservant en vue d’une éventualité qui ne se produira peut-être jamais. Si vous n’êtes pas aussi bon que vous devriez l’être, donner ouvrira votre cœur et adoucira votre caractère, en développant votre générosité.

Il y a, sans doute, dans votre bibliothèque, des livres que vous n’avez pas touchés depuis des années, et que vous ne lirez pas de longtemps; ces livres seraient d’une valeur inestimable pour des jeunes gens qui essayent de s’instruire eux-mêmes, au milieu de grandes difficultés. Donnez-les aujourd’hui. Plus vous donnerez, plus vous vous enrichirez, et plus vous serez heureux. L’avarice étrangle le bonheur ; l’habitude de donner le multiplie.

Une personne cultivée, et de goûts raffinés, me racontait dernièrement les luttes qu’elle avait dû soutenir pour s’accorder une éducation musicale. Elle était si pauvre que pendant longtemps elle ne put s’accorder le luxe de louer un instrument : elle étudiait plusieurs heures par jour sur un clavier de piano qu’elle avait tracé elle-même sur une feuille de papier brun.

Tandis qu’elle luttait ainsi, elle fut invitée à dîner dans une famille fortunée. Après le dîner, son hôtesse lui fit parcourir toute la maison, de la cave au grenier.

«Et, dans une mansarde, me raconta-t-elle, je vis un vieux piano pour lequel j’aurais donné tout monde. J’aurais volontiers franchi de grandes distances chaque jour pour avoir le privilège de m’en servir. Rien ne me fit envie du somptueux mobilier des belles peintures et de tous les objets de luxe répandus à profusion dans la maison. Mais ce vieux piano inutilisé dans la mansarde, me hantait. Il m’aurait ouvert la porte du paradis, mais je n’osai le demander. »

Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse chaque jour donner quelque chose pour enrichir un autre. Celui qui retient tout est semblable à l’homme qui disait : « Je préserverai mon grain des souris et des oiseaux, et ni la terre ni le moulin ne l’auront. Qu’ils sont fous ceux qui le répandent à pleines mains sur le sol ! »

Donnez ! donnez ! donnez maintenant, aujourd’hui l Aidez-vous vous-même à devenir plus large, plus heureux, plus humain, à mesure que les années passent.

Plus d’un diffère son bonheur jusqu’au moment où il sera devenu riche. Alors, il constate avec surprise que sa manne s’est corrompue, et qu’il aurait dû la manger lorsqu’il l’a récoltée. Le bonheur différé et les bonnes actions renvoyées ne se retrouvent pas.

Chacun devrait, avant de se mettre en route, prendre l’engagement tacite avec lui-même que, quoi que ce soit qui lui arrive ou ne lui arrive pas, qu’il soit heureux ou malheureux dans ses entreprises, il aura sa part de bonheur chaque jour, et ne permettra à rien au monde de lui dérober la joie que chacun peut éprouver au jour le jour. Souvenez-vous que hier est mort, et que demain

n’est pas encore né. Le seul moment qui vous appar- tienne est le moment présent. On peut comparer les soixante minutes de l’heure à des fleurs qui vivent chacune soixante secondes et meurent. Si nous savons découvrir ce que chaque moment apporte de bon, nous jouirons de chaque minute qui passe pendant qu’elle nous appartient. C’est la vraie manière de vivre dans le moment présent.