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Les richesses et le bonheur – Joie de Vivre

March 1, 2012 par bonheur Pas de commentaire »

Chaque être semble capable de posséder une certaine quantité le bonheur qu’aucune institution ne peut augmenter, aucune lireouatanoe altérer, et qui est entièrement indépendante de la ortune. Qu’un homme compare sa fortune présente avec le passé, et il trouvera probablement qu’après tout, il n’est ni tneilleur ni pire qu’autrefois.

~ Goldsmith.

LA jeunesse devrait être éduquée de manière à pouvoir dire à un homme qui posséderait des millions, mais pas grand’chose d’autre : « J’ai pris la résolution d’enrichir ma vie et non de faire fortune. Si quelqu’un peut tirer de la vie encore plus que moi, il aura raison de le faire. »

Quel malheur ce serait pour le monde si la richesse pouvait procurer le bonheur, comme beaucoup de gens se l’imaginent 1 Si la fortune était l’essentiel, s’il suffisait à un homme d’être riche pouf être heureux, les gens riches seraient toujours heureux, et les gens pauvres toujours malheureux.

Mais les richesses seules ne peuvent faire le bonheur. Bour que l’argent contribue au bonheur, il faut qu’il serve à l’enrichissement de la nature supérieure de l’homme, au développement de tout ce qu’il y a de bon en lui ou dans les autres, et non qu’il tende à développer ses instincts les moins nobles. La fortune, dans les mains d’ignorants, de gens aux goûts grossiers et aux instincts vils, ne contribue pas au vrai bonheur. Nul ne peut être vraiment heureux s’il n’a pas un haut idéal et un noble but devant les yeux.

Beaucoup de personnes s’illusionnent en s’imagi­nant que le bonheur consiste dans la satisfaction des désirs. Elles ne réalisent pas que « le désir est insa­tiable comme l’océan et réclame toujours plus, à mesure que ses demandes lui sont accordées ». « Rien n’est insatiable comme la richesse », disait un philosophe romain.

La satisfaction de nos désirs égoïstes ne réussit qu’à accroître les appétits de notre être. Les principes seuls peuvent procurer un bonheur permanent ; les choses matérielles sont changeantes et décevantes. Un des plus grands désappointements qu’éprouvent bien fies gens riches est de n’avoir pu acquérir le. bonheur avec leur argent. Ceux qui cherchent le bonheur dans la fortune, sont dans la position d’un homme qui chercherait la sécurité sur un bloc de glace gagnant la pleine mer. Ce que l’argent peut satisfaire n’est qu’une bien petite partie de notre être immortel, car l’homme ne vit pas seulement de pain.

Nous connaissons tous des gens qui n’ont jamais amassé des richesses, mais qui ont développé en eux un beau caractère, une riche personnalité ; des gens qui n’ont jamais gagné des millions, mais qui sont cependant devenus millionnaires en accumulant les richesses sans prix du caractère, des affections, et qui se sont fait une place dans une multitude de coeurs aimants.

Ils ne sont pas riches d’argent, mais de choses qui valent bien plus que l’argent. Ils ont enrichi des centaines d’autres vies par l’inspiration, l’encourage­ment qu’ils leur ont communiqués et par l’influence ennoblissante qu’ils ont exercée.

Etre riche en argent et pauvre en toute autre chose, c’est être vraiment pauvre.
«L’argent n’a jamais rendu un homme heureux, disait Franklin, car il n’y a rien dans sa nature qui puisse produire le bonheur. »

Dans nos grandes villes, il ne manque pas d’hommes riches qui se font remarquer par leur absence d’intérêt pour les nobles causes, qui donnent rarement aux pauvres. Ils ne prennent aucun souci de la chose publique, n’appartiennent à aucune organisation ayant pour but d’aider l’humanité.

Ils sont entièrement et complètement repliés sur eux-mêmes. Ils ne voient pas pourquoi ils emploie­raient leur argent pour autre chose que leur plaisir ou celui de leur famille. Et ils deviennent si avares et si durs que, lorsqu’ils meurent, personne ne les regrette.

N’est-il pas étrange que, connaissant comme nous les connaissons, les choses qui peuvent nous rendre heureux — telles que le travail, un noble but à atteindre, la bonté et l’altruisme, la courtoisie, la considération —, nous soyons encore acharnés à la poursuite de la richesse, au point de les négliger ?

Un homme riche, à qui l’on demandait laquelle de ses actions l’avait rendu le plus heureux, répondit que c’était d’avoir payé le loyer d’une maison d’où
l’on allait chasser une pauvre femme.

Cet homme pensait sans doute trouver le bonheur en amassant une fortune, en fabriquant et en vendant plus de marchandises que ses compétiteurs, mais le fait d’avoir conservé un toit à cette pauvre femme lui avait donné plus de joie et de satisfaction que tous ses succès dans les affaires.

Plusieurs des caractères les plus riches que j’aie rencontrés appartenaient à des gens ne possédant que très peu des biens de ce monde, mais beaucoup des richesses que l’argent ne peut procurer, ni acheter.

Lorsque M. Georges Pullman fut devenu milliar­daire, il déclara : « Je ne suis pas un iota plus heureux que lorsque je ne possédais pas un dollar et que je travaillais du matin jusqu’au soir. Je crois que j’étais aussi heureux, sinon plus heureux, lorsque j’étais pauvre. »

« Les richesses ne sont que vanité et tourment d’esprit », disait Russell Sage.

Le témoignage de ceux qui ont acquis de grands biens devrait faire autorité, et cependant le but du plus grand nombre est d’acquérir des richesses.

Pourquoi le fait que d’autres possèdent plus que moi enlève-t-il de la valeur à ce que j’ai ? Pourquoi jouirais-je moins de ce qui m’appartient parce que d’autres ont plus que moi ? Pourquoi m’avilirais-je moi-même en m’inclinant devant ceux qui ont réussi à gagner beaucoup d’argent ? L’argent est-il l’étalon d’après lequel on juge de la valeur des choses ? A-t-il plus de prix que l’homme lui-même ? Il devrait y avoir dans tout homme une valeur morale bien plus grande que toute la richesse qu’il a pu amasser.

Si nous concentrons nos pensées et nos efforts sur la manière de faire fortune, sur nos intérêts
égoïstes, il n’existe rien en nous qui puisse nous rendre heureux.

L’amour de l’argent devient d’abord une habitude, puis une maladie presque aussi dangereuse que la morphinomanie. Le démon de l’opium fait perdre à ses esclaves le sens moral, le sentiment du devoir et la perception de la vérité, et développe chez eux une ruse extraordinaire pour se procurer de quoi satisfaire leur passion ; de la même manière, la maladie de l’argent tend à détruire, chez celui qui en est atteint, le sentiment de ce qu’il doit aux autres, et développe en lui une cupidité colossale et brutale, tout à fait anormale.

Combien d’êtres humains rétrécissent et décolorent leur existence, entravent leurs progrès, en prenant une fausse attitude en face de la vie ! Ils tuent la joie et détruisent leur bonheur par leur envie, leur jalousie et leurs mauvaises ambitions. La vue de la prospérité des autres semble tuer en eux la jouis­sance de ce qu’ils possèdent.

Pour être heureux, il faut que nous ayons notre propre approbation ; et il y a en nous quelque chose f qui condamne tout acte égoïste, aussi bien que toute mauvaise action. Je n’ai jamais rencontré une personne avare, égoïste, qui fût heureuse.

Où ces penchants dominent, il n’y a pas de place pour ce qui crée l’amour de la vie. Ces semences grossières et funestes tuent les plantes délicates et les fleurs qui répandent de la douceur et de la beauté, du contentement et du bonheur. Ces deux sortes de plantes ne peuvent croître ensemble dans le même sol.

Il n’y a qu’une sorte de bonheur qui vaille la peine . d’être goûté : c’est celui qui ne laisse aucun aiguillon
derrière lui, et qui ne produit aucune réaction fâcheuse. La satisfaction des désirs égoïstes produit toujours cette réaction.

Quoique les richesses soient désirables à certains égards, elles sont une très grande tentation pour les faibles, les superficiels, les gens vains. La fortune s’entoure de beaucoup d’ennemis qui tentent de nous faire accomplir des choses qui ne sont pas bonnes pour nous, qui ruinent notre santé et démo­ralisent notre caractère.

Emerson a dit que si nous possédons du terrain, ce terrain nous possède. La propriété signifie toujours absorption de temps et d’énergie. L’accroissement des biens entraîne toujours de nouvelles obligations, crée de nouvelles tentations à se laisser aller à l’indolence, à l’amour du plaisir, à la satisfaction des désirs des sens. Une grande fortune est l’ennemie de la vie simple, et nous sommes ainsi faits qu’une vie compliquée ne nous apporte ni le bien-être véritable, ni le bonheur.

Une des doctrines les plus dangereuses est celle qui fait croire que le vrai bonheur dépend des biens matériels, au lieu d’être un état d’esprit. Dans notre ignorance, nous perdons la capacité de goûter le vrai bonheur et nous le poursuivons dans les choses matérielles, croyant qu’elles nous aideront à résoudre nos problèmes et à nous rendre heureux. Plus un homme possède, plus il veut avoir. Au lieu de remplir un vide, la fortune en crée un. Un grand avoir à la banque n’a jamais rendu un homme riche, car, quoiqu’il puisse posséder beaucoup d’argent ou de terrain, cet homme n’est pas riche s’il n’a pas le cœur bon.

Il est aussi impossible à l’égoïsme de goûter le
vrai bonheur qu’il l’est à un aveugle d’apprécier la gloire d’un lever de soleil.

N’est-il pas étrange qu’un homme qui a été égoïste,* vil et malhonnête en gagnant sa fortune, un homme qui a opprimé et avili ceux qui l’ont aidé à la gagner, puisse s’attendre à être heureux ?

Les plus malheureux des hommes que je connaisse préparent eux-mêmes leur propre purgatoire par leurs idées fausses sur la vie, en donnant de la valeur aux choses qui n’en ont point, et vice versa. L’idée la plus pernicieuse qui ait traversé un cerveau humain est que la satisfaction des désirs égoïstes puisse procurer le bonheur.

Si un homme pouvait à jamais renier le haut idéal qui lui est apparu dans ses meilleurs moments, s’il pouvait détruire en lui l’image de son Créateur, éliminer tout ce qui en lui aspire au bien, et ne conserver que sa nature animale, alors il jouirait du bonheur de la brute, mais non de celui de l’homme digne de ce nom. Et voilà la sorte de bonheur dont jouissent bien des millionnaires — ils ne peuvent jouir que de ce qui satisfait leurs appétits, et ils sont incapables de jouir de quelque chose de plus noble, jusqu’à ce qu’ils aient développé en eux les facultés capables d’apprécier un bonheur plus élevé.

Un homme ne peut jamais réaliser un bonheur complet et permanent avant de s’être placé dans le courant qui nous entraîne vers Dieu, parce que tout ce qui tient à la terre est transitoire et sujet au changement. I1 n’y a rien de permanent dans ce que les choses matérielles nous procurent.

Robert-Louis Stevenson appréciait la perte des biens terrestres comme un élan donné à l’âme pour s élever vers le ciel. Il envoya un jour un télégramme de félicitations à un ami dont la maison venait d’être incendiée, parce que la femme de cet ami se laissait trop absorber par les soins à donner à une demeure aussi vaste et aussi riche.

Pour beaucoup de gens, l’argent représente la satisfaction de leurs désirs sensuels. Il leur semble que s’ils pouvaient s’accorder tout ce qu’ils désirent, ils seraient parfaitement heureux. Mais ils découvrent ensuite que la fortune a des épines qui tourmentent son possesseur.

Il y a de nos jours une multitude de gens riches qui ne peuvent comprendre pourquoi l’argent ne leur donne pas ce repos d’esprit, ce bien-être et cette satisfaction, cette sérénité et cette existence paisible qu’ils rêvaient d’obtenir, lors même que les moyens qu’ils ont employés pour l’acquérir n’étaient pas toujours parfaitement honnêtes.

Celui qui a gagné une fortune d’une façon illicite a beau fonder des collèges ou des hôpitaux, nourrir et vêtir des pauvres, il ne trouvera pas le bonheur dont il avait fait le but de toute sa carrière.

On ne peut pas plus acheter le bonheur qu’on ne .peut acheter l’amour ou le respect. Quelques-uns des hommes les plus misérables que je connaisse sont des gens qui dépensent beaucoup d’argent pour essayer d’acheter ce bonheur idéal qui ne provient que d’une vie juste et droite.

Une fausse ambition, le désir ardent de surpasser les autres, ne peuvent donner de la satisfaction. Nous nous méprisons nous-mêmes intérieurement pour nos désirs égoïstes, pour notre habileté à enlever quelque chose aux autres afin de posséder davantage.

Nous nous condamnons nous-mêmes pour notre manière de tenir les autres en arrière, de chercher à tirer avantage d’eux et à profiter de leur malheur.

Nous savons que nous agissons mal, et notre cons­cience nous le reproche. Nul ne peut être vraiment heureux qui ne fait pas les choses qu’il admire chez les autres. Si vous faites une chose que vous désap­prouveriez chez autrui, vous vous désapprouvez vous-même, car vous ne pouvez être heureux sans votre approbation.

Le grand but de la vie devrait être d’acquérir la plus grande somme possible de douceur et de bonté. Les meilleures richesses sont indépendantes de la fortune. Elles ne peuvent être détruites ni par le feu, ni par l’eau, ni par un accident de chemin de fer.

Qu’y a-t-il de plus commun que de voir des hommes et des femmes affamer leur âme, paralyser sa croissance et l’expansion des sentiments qui, seuls, rendent la vie digne d’être vécue, pour s’assurer les plaisirs des sens et amasser des richesses dont l’effet est, en général, de les éloigner de plus en plus de la vie de l’esprit?

Quelques acres de terrain, une rangée de maisons, un palais comme demeure, quelques rentes, de l’argenterie et un bel ameuble­ment, de beaux vêtements, sont après tout bien peu de chose pour satisfaire les aspirations d’une âme immortelle.

Il existe, dans notre pays, des centaines de foyers où l’on ne trouve aucun livre inspirateur, aucun tableau, aucune sculpture, aucune œuvre d’art ayant une signification spirituelle, ni quoi que ce soit, enfin, qui puisse élever les pensées de leurs habitants ou ouvrir des horizons à leur vie. On rencontre un étalage de riches tentures et de beaux tapis, des ameublements somptueux représentant une fortune, mais rien qui fasse appel à l’intelligence et à l’esprit.

Dans bien des demeures humbles, on trouve sou­vent glus de choses qui inspirent, qui élèvent, qui sont au-dessus du commun, que dans les maisons de nos millionnaires. Il n’y a pas, il est vrai, de riches tapisseries ou de coûteux tableaux, pas de ces riens sans prix ou d’ornements inutiles, peut- être même pas de tapis dans les chambres, mais on remarque des volumes fatigués dont l’usure révèle le caractère des habitants, leur goût affiné, et dénote une atmosphère spirituelle, aimable et bienveillante qui donne à l’intérieur le plus humble une beauté et un charme que la fortune ne peut offrir.

La beauté de l’âme, la bonté du cœur et un esprit cultivé forment l’ameublement qui trans­forme une hutte en un palais, et sans lequel la maison la plus luxueuse n’est qu’un lieu clinquant, pauvre et désolé.

Un employé me disait récemment : «Je ne suis qu’une machine à travailler pour mon patron, qui me parle comme si je n’avais rien su faire de ma vie, parce que je ne me suis pas établi et n’ai point gagné d’argent. Il me répète que n’importe quel individu ayant une once de cervelle et de courage ne man­querait pas de faire fortune dans un pays comme le nôtre.

«Mais lui et moi nous avons une conception tout à fait différente de ce qui constitue le succès et le bonheur. Il y a ce qu’on peut appeler le succès .dans les entreprises, qui consiste à se vouer à une certaine spécialité et à y gagner de l’argent ; puis il y a le succès qui consiste à bien vivre à côté de ses affaires, c’est-à-dire le succès de la personnalité.

« Mon patron me considère comme une non- valeur parce que je n’ai pas de quoi vivre, comme lui, dans un quartier riche, ni de quoi m’accorder une automobile.

Ma famille ne peut faire autant de toilette que la sienne, et mes enfants n’ont pas les mêmes relations.

Nous n’appartenons pas à la même caste. Je ne suis pas, comme lui, membre de plusieurs comités.

Et cependant, lorsqu’on va au fond des choses, je suis plus estimé de mes voisins que ne l’est mon patron. On le considère comme un homme rusé, habile en affaires, et heureux dans ses entreprises. Les gens regardent à son argent et non à lui-même ; ils sont jaloux de sa fortune.

«Et, à mon idée, il y a une grande différence entre gagner une fortune et développer en soi l’homme intérieur. J’ai commencé à travailler chez M. B. comme petit employé à trois dollars par semaine. Mais il ne s’écoula pas beaucoup d’années avant que je fusse passé maître dans ma partie. Je crois que j’ai une plus grande estime pour mes occupations qu’il n’en a pour les siennes.

Un travail bien fait me réjouit autant qu’une superbe œuvre d’art, tandis que mon patron ne semble considérer ses occupations que comme un moyen de gagner de l’argent.

Il est un brasseur d’affaires ; mais il ignore qu’il y a, dans la vie, quelque chose de meil­leur que de brasser des affaires. »

Ce n’est pas la possession de l’argent qui constitue la vraie richesse, celle qui éveille en nous la conscience d’un noble but à atteindre, celle qui donne l’assu­rance qu’on remplit bien sa mission, ici-bas, selon les plans que le Créateur a formés pour nous dès notre naissance.

Ce sont les richesses de l’âme, le généreux désinté­ressement, l’amour qui ne cherche pas son propre intérêt, la main qui aide, le cœur qui sympathise, qui
constituent la véritable richesse et remplissent celui qui la possède de la joie qu’on éprouve à accomplir noblement sa tâche.

Bien des fois j’ai fait un long voyage pour rendre visite à une humble demeure, à Amesbury, dans le Massachusetts. Toute la propriété ne vaut que quelques centaines de dollars, mais le fait que John Greenleaf Whittier y a vécu lui donne une valeur inestimable. Des gens traversent les océans pour venir la visiter.

Des admirateurs enthousiastes du poète emportent de ce lieu des souvenirs sous forme d’éclats de bois, de fleurs sauvages, de feuilles, etc., afin de se rappeler, et de rappeler à ceux qui viendront après eux, qu’un homme possédant une noble nature a vécu là.

Des milliers de gens, en Amérique, considèrent Whittier, le simple poète, comme un des plus riches trésors que ce pays ait produits, et cependant, considéré au point de vue des affaires, tout ce qu’il a laissé après lui n’a que la valeur d’un chant.

Faites attention à la manière dont vous parlez d’hommes et de femmes qui ont refusé d’adorer le veau d’or, parce qu’ils ont cru qu’il y a quelque chose de meilleur dans la vie que de gagner de l’argent.

Leurs monuments, érigés dans les parcs et sur les places publiques, proclament la valeur des vies héroïques qui survivront pendant des siècles, alors que vos millions seront oubliés depuis longtemps.

L’égoïsme n’est pas immortel. L’avarice ne vit pas longtemps ; ses enfants ont la vie courte.

Qui a jamais vu des gens faire des pèlerinages aux demeures des millionnaires n’ayant jamais rien fait pour le monde ?

Qui voudrait insulter à la mémoire de Whittier en demandant s’il était riche ?

Qui voudrait profaner le nom de Lincoln en demandant combien d’argent il a laissé, ou en affirmant qu’il n’a pas eu do succès parce qu’il était pauvre ?

Des centaines d’hommes et de femmes ont vécu, et sont morts dans de pauvres demeures, dans des mansardes, et même dans des asiles, qui cependant ont enrichi le monde par leurs vies, qui ont fait avancer la civili­sation, et procuré plus de bonheur à l’humanité que beaucoup de millionnaires.

Des hommes, qui n’ont jamais possédé mille dollars, ont laissé à la postérité des noms qui ne sont pas près de tomber dans l’oubli.

Considérez-vous comme vraiment pauvre un homme qui n’a peut-être point d’argent, mais dont le carac­tère est si exubérant, et qui a une si grande expérience de la vie, qu’il peut enrichir et rendre heureuse toute une fraction de l’humanité ?

Regardez-vous comme pauvre un homme dont les voisins se sentent enrichis par sa seule présence ?

Direz-vous qu’il est pauvre, tel homme qui vit dans une mansarde, mais dont l’existence augmente la valeur de tous ses alen­tours ? Considérez-vous comme pauvre celui qui est aimé par tous les enfants de son voisinage, qui regardent comme un grand honneur d’être invités chez lui, ou même simplement d’être salués par lui dans la rue ? Considérez-vous comme pauvre celui dont le foyer, quelque humble qu’il soit, est regardé comme l’asile de la paix et du bonheur ?

Etre accaparé par ses occupations, englobé dans une vie des plus compliquées, harassé par les soucis et les difficultés qui accompagnent une grande fortune, ce n’est pas être riche.

C’est l’incommen­surable égoïsme de l’humanité qui prise tellement l’argent et ce qu’il procure.

Mais il y a des mobiles plus nobles. Le temps, l’occasion et la volonté d’aider les autres, et de leur procurer du bonheur constituent le meilleur capital, et si vous ne pouvez l’amasser et vous en servir pour votre propre enrichissement, vous êtes vraiment pauvre, et vous ne connaîtrez jamais la joie et la satisfaction que donne une belle vie, lors même que vous posséderiez des millions.