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Apprenons aux jeunes à avoir une vie ensoleillée – Joie de Vivre

February 26, 2012 par bonheur Pas de commentaire »

Si cela m’était possible, je voudrais imiter le philosophe qui fit suspendre dans les salles d’école des peintures représentant la Gaîté et la Joie, Flore et les Grâces.
~ Montaigne

PARVENU à un âge avancé, Olivier Wendell Holmes se déclarait redevable et reconnais­sant envers la bonne de son enfance, qui lui avait ensei­gné à ne prêter aucune attention aux incidents déplai­sants.

S’il se tordait le pied, s’il écorchait son genou ou son nez, elle ne lui permettait jamais de s’appe­santir sur la douleur momentanée, mais attirait son attention sur quelque objet agréable, ou lui racontait une belle histoire.

C’est à elle, disait-il, qu’il était redevable de sa vie longue, heureuse et ensoleillée.

Cette leçon peut être aisément apprise dans le jeune âge, difficilement dans l’âge mûr, et rarement, pour ne pas dire jamais, dans la vieillesse.

« Quand j’étais enfant, dit un autre auteur, on me consolait, lorsque je me coupais le doigt, en me faisant observer combien il était heureux que je ne me fusse pas cassé le bras, et lorsqu’un corps étranger entrait dans mon œil, on me faisait comprendre combien j’étais plus heureux que mon cousin qui avait perdu un de ses yeux par accident. »

«Je ne peux m’empêcher de croire, dit John Lubbock, que le monde serait meilleur et plus agréable si nos instituteurs insistaient autant sur le devoir du bonheur que sur le bonheur du devoir. »

Dans l’avenir, l’enfant apprendra comment il peut neutraliser tous les ennemis de son bonheur tels que la crainte, le souci, l’anxiété, la jalousie, l’envie, l’égoïsme. Il saura que rien ne peut trans­former un aimable caractère en un caractère hargneux, un caractère doux en un caractère acerbe comme l’habitude de garder des pensées de haine, de ven­geance et d’envie, et qu’on ne peut développer une disposition bienveillante en conservant des senti­ments qui ne sont pas charitables.

Les instituteurs de l’avenir sauront comment enseigner la science et l’éducation du cerveau ; comment prévenir et remédier à la faiblesse, aux singularités, aux idiosyncrasies ; comment neutraliser les ennemis du succès et du bonheur, comment fortifier la faiblesse et éliminer les obstacles qui, aujourd’hui, entravent tant de vies.

J’ai appris que le Dr Paul Valentine a institué une école de bonheur à Londres. Il n’y a certainement rien de plus nécessaire que d’enseigner, spéciale­ment aux jeunes, l’art du bonheur, cet art que tout être humain essaye de pratiquer, sans y parvenir !

Si nous étions, à cet égard, éduqués dès l’enfance comme nous le devrions, il nous serait aussi facile d’être heureux qu’il nous est facile maintenant d’être malheureux.

Il est aussi simple d’habituer un enfant à croire au, bonheur, de lui enseigner à regarder le bon côté des choses, qu’il l’est de lui en faire considérer le mauvais.

Le temps viendra où l’enfant sera habitué,dè8Ïe ! berceau, à croire au bonheur.

On lui enseignera que le bonheur lui est aussi naturel que la respiration, qu’il ne doit pas le considérer comme une chose possible, mais comme une chose indispensable, puisque de lui dépend tout son bien-être. On lui fera comprendre que son énergie, son succès, sa longévité, son influence, son pouvoir, dépendent dans une large mesure de son bonheur, de son harmonie intérieure.

Les parents de l’avenir apprendront à développer symétriquement le cerveau de leurs enfants, en déve­loppant les facultés faibles, de telle sorte que leur intelligence sera bien équilibrée et pourra les conduire au bonheur.

Notre premier devoir envers l’enfant est de lui- enseigner à exprimer sa gaîté et sa joie innées, avec la même liberté et le même abandon que met le pinson à égayer les prairies par son joyeux chant. Supprimer la gaîté et l’amour du jeu chez un enfant, c’est du même coup supprimer ses facultés mentales et morales. La joie disparaît du cœur d’un enfant lorsqu’il est constamment comprimé.

Les mères qui empêchent leurs enfants de faire ceci ou cela, qui leur recommandent sans cesse de ne pas rire, de ne pas faire de bruit, jusqu’à ce qu’ils aient perdu leur naturel et soient devenus de petits vieux, ne savent pas le mal qu’elles font.

Les enfants ne devraient rien connaître des soins anxieux, des pensées soucieuses et de l’humeur sombre. Leur vie devrait être constamment joyeuse, gaie, bruyante, ensoleillée, heureuse.

Il faudrait l’encourager à rire, à jouer, à courir au contentement  de leur cœur. Le côté sérieux de la vie ne les atteindra que trop vite ; faisons tout notre possible pour prolonger leur enfance. Nous rencontrons partout de ces visages mélancoliques, sans aucune trace de joie ou de gaîté.

Une enfance sans joie amène une vieillesse prématurée. Ce sont les souvenirs de la jeunesse, la joie et la gaîté conservées à travers les années d’activité, qui rendent la vieillesse agréable.

Un auteur célèbre a écrit : « Les enfants sans gaîté ne donneront jamais grand’chose. Les arbres sans fleurs ne donneront jamais de fruits. »

Le jeu est aussi nécessaire au développement de l’enfant que le soleil au développement de la plante. Les enfants qui ne peuvent s’épanouir, ou ne peuvent le faire qu’imparfaitement, ne seront jamais des êtres complets.

La nécessité du jeu pour le développement de l’enfant, dès son jeune âge, se retrouve dans la force de l’instinct qui pousse à jouer tous les jeunes du règne animal.

Une heureuse enfance est la préparation nécessaire à une heureuse maturité. Les dispositions, la tour­nure de l’esprit, les tendances de toute la vie se fixent dans l’enfance. L’habitude de la gaîté, prise dès le jeune âge, a une puissante influence sur l’homme mûr et sur toute sa carrière.

L’enfant qui a été élevé de manière à être heureux, à qui on a permis la libre expansion de l’enjouement de sa nature, n’aura jamais une prédisposition à la mélancolie. La mentalité morbide que nous ren­controns partout est due à une enfance comprimée.

Le fait que l’instinct du jeu, l’amour de la plai­santerie, sont si impérieux chez l’enfant, montre que c’est une nécessité de sa nature, et si on la supprime en l’étouffant, il s’en ressentira toute sa vie.

Une enfance joyeuse, heureuse, ensoleillée est à l’individu ce qu’un sol riche et ensoleillé est à la jeune plante. Si les conditions ne sont pas favorables à sa première croissance, la plante végète, s’atrophie et ne peut plus être redressée plus tard. Pour les plantes, comme pour les hommes, c’est dans leur jeunesse qu’il faut s’en occuper.

Une enfance compri­mée ne produira qu’un nain moral, sinon physique. Un entourage joyeux, heureux, gai, développe les énergies, les ressources cachées qui resteraient à l’état latent dans une atmosphère réfrigérante et sombre.

Partout, nous rencontrons des hommes et des femmes mécontents et malheureux, uniquement parce que leur jeunesse a manqué de gaîté et de soleil. Lorsque l’argile est séchée, elle ne peut plus prendre de nouvelles formes.

Peut-on rien voir de plus anormal, sur notre belle terre, qu’un enfant soucieux, triste, une fleur humaine fanée avant qu’elle ait eu le tempe d’ouvrir tous ses pétales, et de répandre son parfum et l’éclat de sa beauté !

Quelqu’un a péché et est responsable de cet état de choses, de ces énergies étouffées, de ces promesses de développement avortées.

L’enfance devrait être ensoleillée. Les nuages n’ont rien à faire avec l’enfance. La joie, la beauté, l’exubé­rance, l’enthousiasme, l’élan, appartiennent à l’en­fance. Un enfant triste, soucieux, un enfant sans enfance est une anomalie.

Laissez les enfants donner essor à la gaîté de leur nature, et ils deviendront des hommes et des femmes utiles. La spontanéité, l’élan, l’expansion de la force animale, sont de grande valeur en éducation.

Les enfant» que l’on encourage dans cette expansion seront bien mieux armés pour la lutte de la vie. Ils réussiront mieux, et auront une meilleure influence dans ce monde, que ceux qui auront été comprimés.

Beaucoup de personnes pensent qu’elles doivent réprimer leur amour de la gaîté et de la bonne plaisan­terie.

Elles croient qu’elles se feront estimer en étant calmes, dignes, correctes, et que si elles lâchaient un peu la bride à leur joyeuse nature, on les traiterait de personnes légères et frivoles. Nous avons tous connu de ces gens qui traversent la vie, pour ainsi dire la main sur la bouche, comme s’ils craignaient de rire ou de dire quelque chose de plaisant.

Oh ! quelle satisfaction de commencer de bonne heure à développer les facultés de l’âme, du cœur, de l’œil et de l’oreille : de développer les meilleurs senti­ments, et la précieuse faculté de l’observation.

Ceux qui sont élevés ainsi pourront mettre de la poésie dans la vie la plus prosaïque, faire entrer le soleil dans le foyer le plus sombre, et répandre de la beauté et de la grâce dans le milieu le plus terne.

B n’y a presque pas de limites à l’enrichissement, à l’ennoblissement et à l’embellissement de la personna­lité par la libre expansion de la gaîté juvénile.

Si l’on enseignait la philosophie de la joie à tous les enfants, il y aurait comparativement bien moins de malheur, de maladie ou de crimes. Nous estimons nécessaire de développer l’intelligence en vue des affaires, mais nous oublions de développer la faculté de l’optimisme et de la gaîté.

Cependant, rien n’est plus nécessaire à l’enfant que d’acquérir l’habitude de la gaîté. On devrait la consi­dérer comme une préparation essentielle à la vie, et ne rien négliger de ce qui peut la développer.

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